Pratiques

Self-défense (Hoshinsool)

La self-défense (hoshinsoul en coréen) est un ensemble de techniques destinées à répondre à des situations d’agression, allant de la simple saisie à la tentative de strangulation, en passant par des attaques avec ou sans armes.

Elle permet d’enrichir ses capacités de ripostes, graduées en fonction de la nature de l’agression. Art martial plébiscité pour son réalisme et son efficacité, le taekwondo n’a pas vocation à former des bagarreurs de rue. Cependant, en tant qu’art martial de défense, il permet bien souvent d’éviter ce type de confrontation, grâce à la confiance en soi acquise par un entraînement rigoureux et une pratique constante. Si la confrontation doit toutefois avoir lieu, le pratiquant sera en mesure d’y faire face avec une réponse efficace et proportionnée.

Au taekwondo, le corps tout entier peut servir d’arme et ainsi présenter une réponse adaptée aux agressions. L’utilisation de certaines techniques dépend de la situation de combat. Il faut prendre en compte la taille et le poids de l’adversaire, mais également le nombre d’adversaires, ainsi que l’espace disponible. Si l’espace est important, on pourra riposter avec les pieds et les poings ; dans le cas contraire, on utilisera les genoux et les coudes.

L’ensemble des techniques de self-défense demande une connaissance des points vitaux du corps humain (keupsoh) et de ses zones sensibles, de façon à être le plus efficace possible. Il est important de se rappeler que la self-défense privilégie l’efficacité et non l’esthétisme. Ainsi, les techniques doivent être simples et immédiates : blocage, attaque et contrôle de l’adversaire.

Une épreuve de hoshinsool est exigée lors des passages de dan, rassemblant diverses techniques dont des saisies, des esquives, des ripostes, des clés…

L’expérience du maître en la matière permet d’apprendre une multitude de techniques de self-défense. Chacun, en fonction de sa morphologie, ses aptitudes et ses sensations, pourra s’approprier petit à petit les différentes techniques jusqu’à acquérir des automatismes et une efficacité en situation réelle.

Casse (Kyokpa)

Bien qu’elle soit spectaculaire, la casse (kyokpa en coréen) est avant tout un exercice technique permettant d’évaluer le degré de maîtrise du pratiquant. Il s’agit de substituer la frappe que l’on ferait sur quelqu’un en combat réel par une frappe sur une cible inanimée (planches de pin, briques, tuiles…).

Pour que cet exercice ait du sens, il faut adapter la technique à la difficulté représentée par l’objet à casser. Une planche de pin de 2.5 cm d’épaisseur, pour un pratiquant confirmé, ne représentera pas une réelle difficulté à casser avec un coup de pied. En revanche, s’il doit en même temps sauter ou se retourner, l’intérêt technique de la casse prend tout son sens.

De nombreuses parties du corps peuvent être utilisées pour casser : pied, tranchant de la main, poing, coude, mais aussi extrémité des doigts, tête…

Cet exercice impose de maîtriser concentration, vitesse, précision, et puissance. L’épreuve est imposée lors des passages de grade à partir du 1er dan.

L’aspect spectaculaire de la casse en fait un exercice privilégié pour les démonstrations, alliant les prouesses acrobatiques des jeunes pratiquants et les casses en puissance des pratiquants plus confirmés.

Maître Han Chun Tec, démonstration de casse

Combat (Kyorugui)

Art martial coréen, le taekwondo est aussi un sport de combat. Les combats de taekwondo permettent à deux adversaires de s’affronter, tout en limitant au maximum les risques de blessures.

La compétition impose des règles de combat, un barème de points, des protections ainsi que des catégories de poids et d’âge. En termes de protections, les combattants doivent porter des plastrons (aujourd’hui électroniques, avec des capteurs intégrés pour comptabiliser les points), protège-bras, protège-tibias, mitaines, pitaines, coquille, casque et protège-dents.

Cet ensemble de règles rend la compétition accessible à tous, sans atteinte à l’intégrité des physiques des combattants. Ce n’était pas forcément le cas lors des premières compétitions, qui se faisaient avec un simple plastron en bambou et pas de protections supplémentaires.

L’aspect spectaculaire des combats et le nombre très important de pays affiliés à la WTF (plus de 200 fédérations à travers le monde) a permis au taekwondo de devenir sport olympique aux J.O. de Sydney, en 2000.

Le combat de compétition se déroule généralement en trois rounds. Les combattants doivent marquer le plus de points possible en ayant recours à des techniques de pieds essentiellement, et plus rarement, de poings. Les coups de poings au visage ne sont pas autorisés. En revanche, les coups de pieds portés à la tête de l’adversaire marqueront davantage de points, notamment s’ils sont retournés. Enfin, il est strictement interdit de frapper en dessous de la ceinture.

La rapidité, l’endurance et la réactivité sont essentielles pour un combattant, de même que sa capacité à se déplacer et à esquiver les coups de l’adversaire, tout en évaluant à chaque instant la distance qui le sépare de lui. Même avec des protections, le combat reste une réelle épreuve d’opposition qui peut s’avérer angoissante et nécessite du courage. Par la même occasion, il aide à accroître la confiance en soi et incite le pratiquant à se dépasser.